Magazine contexte #4
Par Dominique Nussbaum
Directeur de Cursus Formation – centre de formation de la Société des employés de commerce – depuis juin dernier, Olivier Grangier présente les défis actuels liés à la formation continue et évoque l’avenir de l’institution.
Quelles ont été vos principales motivations à reprendre la direction de Cursus Formation?
En tant que membre du Conseil de Fondation de Virgile Formation puis de Cursus Formation pendant plus de trois ans, j’ai pu suivre de près l’évolution de l’institution. J’ai toujours cru en son positionnement, en son potentiel de développement ainsi qu’à son rôle de leader dans le domaine de la formation continue en Suisse romande. De manière plus générale, je tiens également en haute estime le système suisse de formation professionnelle, dont je suis issu et qui m’a permis de gravir les échelons à travers la formation continue.
Voilà quatre mois que vous êtes en fonction: quelles ont été vos impressions jusqu’à présent?
J’ai découvert une équipe compétente, motivée et motivante. Après un changement de direction, il est toujours important qu’un climat de confiance mutuelle puisse s’instaurer: en l’occurrence cela s’est fait rapidement. Il a bien sûr fallu procéder à quelques ajustements organisationnels qui nous ont permis de concrétiser de nouveaux projets, je pense notamment à notre récent développement à Genève, en partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie et des services, dans le cadre duquel nous avons mis en place de nouvelles formations courtes.
Cursus Formation est issue du rapprochement de Virgile Formation, du CRQP et du CRPM: comment s’est passée cette intégration ?
Le regroupement s’est bien déroulé depuis janvier 2020. Au-delà des personnes, nous devons encore travailler afin de procéder à une intégration des processus, notamment concernant l’application du suivi de la qualité et de la pédagogie. Par exemple et dans cette perspective, notre filière finances fait actuellement l’objet d’un projet spécifique incluant le renforcement des ressources internes et d’un nouveau positionnement sur le marché. L’un des plus grands atouts dont nous disposons réside dans la qualité de nos enseignant-e-s, qui sont excellent-e-s et très investi-e-s. Nous pouvons par contre encore améliorer la qualité du service et de l’organisation, afin que nos étudiant-e-s bénéficient d’un service soigné avant, pendant et après leur(s) formation(s).
Le monde du travail évolue rapidement. Qu’en est-il de celui de la formation continue et comment y répond Cursus Formation ?
Travail 4.0, numérisation, nouvelle organisation du travail: le monde du travail connaît des changements de fond, c’est indéniable. On voit émerger des jobs qui demandent des compétences très spécifiques, on voit aussi entrer des jeunes sur le marché du travail avec des attentes différentes de leurs aînés: la formation continue doit être en mesure de répondre à tous ces changements, voire idéalement les anticiper. Pour ce faire nous maintenons un lien étroit avec les différentes associations professionnelles. A ce titre, nous avons la chance d’être rattachés à la SEC, qui dispose de compétences avérées en la matière et de bénéficier d’un comité constitué de spécialistes de haut vol.
Nous disposons ainsi d’une veille thématique nous permettant d’ajuster au mieux notre offre aux besoins du marché du travail. Nous dépendons cependant aussi de facteurs politiques: le contenu des examens professionnels n’est par exemple pas de notre ressort, mais de celui du SEFRI.
Quelles sont les formations les plus demandées chez Cursus? La demande a-t-elle évolué au cours des dernières années?
On sent une tendance à la hausse pour les formations courtes et ciblées dans le domaine du management. Notre formation de base en gestion d’équipe est par exemple très demandée. Le certificat en ressources humaines et les formations de base et de niveau intermédiaire en finance connaissent également beaucoup de succès. Les candidats aux formations se montrent par contre plus prudents en ce qui concerne les formations plus longues menant à un brevet ou à un diplôme fédéral: cela s’explique en grande partie par le contexte actuel (reprise graduelle des cours présentiels, certificat Covid, etc.). Nous dispensons aussi des formations ciblées en entreprise, dites B2B, qui connaissent une croissance à deux chiffres cette année.
Quels sont d’après-vous les atouts dont doit disposer un centre de formation continue comme Cursus?
La qualité et la pédagogie doivent selon moi constituer le centre névralgique de tout centre de formation continue. Cela doit rester la priorité. Ceci est assuré par nos responsables de filières qui sont là pour accompagner les personnes du moment où elles frappent à notre porte à celui où elles obtiennent leur diplôme, voire même après. C’est ce qui, je crois, fait la différence chez nous. Il faut également que les formateurs-trices soient investi-e-s et à même de transmettre des connaissances pointues, mais aussi leur expérience du monde professionnel. Enfin, il faut repenser le mode d’enseignement: aujourd’hui, cela n’a plus de sens de dispenser une formation exclusivement en présentiel: la pandémie de Covid-19 nous l’a rappelé. Je crois beaucoup en l’avenir du «blended learning», mais celui-ci doit être de qualité: cela implique de former les enseignant-e-s spécifiquement et requiert un investissement, mais aujourd’hui on n’a plus le choix.
Dans quelle direction entendez-vous faire évoluer l’institution?
Nous allons tout d’abord étayer l’offre dans nos filières principales qui sont la finance, les RH et le management, notamment à travers des formats plus courts et adaptés à la demande. Après Genève, nous souhaitons nous renforcer dans d’autres cantons, en collaboration avec les centres de formation de la SEC. Viendra ensuite la question du développement de nouvelles filières, toujours dans la perspective de répondre aux attentes du marché de l’emploi.
On parle beaucoup d’apprentissage tout au long de la vie pour rester compétitif, peut-être moins du plaisir et de la motivation à apprendre: qu’en pensez-vous?
Je préfère parler de renforcement de compétences que de compétitivité. L’enjeu réside surtout dans la capacité à gérer adéquatement ses compétences et dans le fait d’avoir une valeur ajoutée sur le marché du travail: c’est ce à quoi nos formations doivent contribuer. Virgile disait qu’on se lasse de tout sauf d’apprendre: dans cette perspective, notre rôle est de promouvoir la formation continue et de donner envie aux gens de se former. Il y a deux manières d’entreprendre une formation: soit elle répond à des objectifs de développement que l’on se fixe, soit elle est initiée par l’employeur, dans une perspective de renforcement de compétences ou pour repourvoir un poste. Mais, dans les deux cas, la personne doit être motivée pour que cela fonctionne. Aussi, je passe dans chacune des classes de formations certifiantes en début de cycle: je commence par féliciter les gens d’avoir décidé de se former, car cela demande du courage. Ensuite je les remercie de nous avoir choisis nous, dans un domaine aussi concurrentiel que celui de la formation continue.
Article paru dans Context – le magazine des membres de la Société des employés de commerce – 28.10.2021
Finance par Virgile Formation
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